“Pour lui exprimer notre reconnaissance, notre gratitude, pour lui dire qu’elle est précieuse, indispensable, salutaire, nous aurions envie de construire un monument à l’amitié. Mais nous ne sommes pas bâtisseurs, nous n’en avons pas les capacités. Alors nous avons tenté d’écrire un livre qui musarde, qui s’amuse, qui traînasse, qui baguenaude, sans aucune obligation parce que l’amitié n’est jamais impérieuse, jamais autoritaire, un livre qui se promène, nez en l’air, cheveux au vent, sur les chemins joyeux de l’amitié. Quand tout inquiète, angoisse, anéantit, désole, quand tout s’envenime, se confond, se corrompt, s’aggrave, quand tout afflige, attriste, quand le monde semble partir à la dérive, il reste un sentiment qui rassure, console, soulage, un sentiment qui réconforte, adoucit, apaise, donne du courage, met du baume au coeur et du coeur à l’ouvrage, permet de se ressaisir et laisse apparaître un coin de ciel bleu derrière les nuages, comme un phare dans la nuit, une lueur dans les abysses, un point de repère dans la bourrasque, un amer sur l’océan terrifiant de la confusion, du renoncement, du découragement, et ce sentiment s’appelle l’amitié.”