Quoi de commun entre les bergères de porcelaine, les romans terrifiants, la laideur et le culte des enfants ? Il n’y a que le génial Chesterton pour rassembler sous une même couverture des sujets aussi divers et leur donner une cohérence aussi malicieuse que profonde. Publié sous le titre The Defendant en 1901, cette suite d’éloges inattendus de l’impertinent Britannique prétend rappeler aux hommes sombres et agités qu’avant de vouloir améliorer les choses en les bouleversant, il conviendrait surtout de les bien regarder, de les comprendre et de les aimer. Convaincu que “nous tendons continuellement à déprécier ce qui nous entoure, à déprécier notre bonheur, à nous déprécier nous-mêmes”, il pense que nous avons perdu la faculté de voir que l’Eden n’avait pas changé et que nous y sommes toujours. Pour Chesterton, Le véritable révolté n’est pas le pessimiste, c’est bien cet optimiste “qui s’efforce désespérément de persuader ses semblables qu’ils sont bons.” En cent pages réjouissantes, Chesterton, paradoxal et percutant, nous invite à la réflexion et à la joie en souriant. En des temps moroses, comment le refuser ?